L’Approvisionnement en Eau Potable (AEP) de 1945 aux années 90.
Création
Quelle est l’histoire de l’Approvisionnement en eau potable (AEP) des centres urbains en Haut-Volta puis au Burkina Faso avant l’ONEA actuel ? Quelle était précisément la situation de 1945 (date des premières installations AEP à Bobo) à 1970 (10 ans après les indépendances) ?
Avant 1960 et jusqu’en 1977 (année de la nationalisation), la gestion des systèmes collectifs d’AEP a relevé d’entreprises privées ou à participations privées : Energie AOF (Afrique occidentale française), Société africaine d’eau et d’électricité (SAFELEC), Société voltaïque d’eau et d’électricité (VOLTELEC) et Société nationale des eaux (SNE).
Ouagadougou
En 1956, la gestion du service d’eau lui est confiée avec la signature d’une convention de gérance entre cette société et le gouverneur de la colonie de Haute-Volta portant »gérance des services de distribution d’eau des villes de Bobo-Dioulasso et Ouagadougou ». Le réseau s’étendait sur 20 km en 1957.
Avec l’indépendance politique du pays, la SAFELEC fut créée en 1960 pour prendre la relève d’Energie AOF. La VOLTELEC naît le 06 septembre 1968 pour toujours gérer l’eau et l’électricité.
Le 1er janvier 1970, les activités de l’eau et de l’électricité furent séparées avec la création de la SNE, société d’économie mixte au capital de 15 millions de FCFA. La SNE, chargée de la production et de la distribution d’eau dans les centres urbains et semi urbains du pays, avait son siège à Ouaga, Avenue de la gare (actuelle agence Centrale).
Le fait marquant de cette année 1970 est la convention de gérance Etat-SNE entrée en vigueur le 1er janvier 1970 pour les installations AEP des villes de Ouagadougou, Bobo, Koudougou, Ouahigouya, Kaya, Dori et Banfora.
Bobo-Dioulasso
L’eau, une affaire publique
En 1978, un Plan directeur pour la période 1979-2000 a été élaboré pour renforcer les sept premiers centres existants et créer 37 nouveaux autres. L’Office étend ses activités sur tout le territoire national avec cinq directions régionales. Jusqu’en 1970, les tarifs de l’eau étaient différents entre Ouaga et Bobo. Par la suite, ils seront identiques pour tous les centres ONEA, établissant ainsi une péréquation nationale.
L’assainissement en plus
Le 10 octobre 1984, le ministère de l’eau est réorganisé et les activités de l’ONE sont étendues à l’assainissement. Cela se justifiait par les problèmes de pollution et d’assainissement liés à l’accroissement de la consommation d’eau dans les villes et au manque d’infrastructures adéquates.
L’Office national de l’eau et de l’assainissement (ONEA) a ainsi été crée le 22 juillet 1985 (décret 85/387/CNR/PRES/EAU). Cela fera donc exactement 18 ans le 22 juillet prochain.
Pour faire face au déficit aggravé que connaît l’ONEA et sauver l’entreprise, une action vigoureuse et multiforme a été opérée à partir de 1990. La restructuration a porté sur un réajustement du prix de l’eau, une compression des charges de personnel, une modernisation des outils de gestion, une innovation en matière d’approche-clientèle, un meilleur entretien des équipements…
Tout d’abord, il a fallu imposer une gestion rigoureuse, en commençant par rattraper les bilans des cinq dernières années. Le contrôle interne est instauré, la fraude et les détournements de fonds punis, les coupables licenciés.
Le train de vie de l’entreprise est sérieusement révisé à la baisse, et les charges ainsi réduites de 29 %. Ensuite, les tarifs de vente de l’eau sont relevés de 30 %. Les services et la gestion clientèle, désormais informatisés, sont nettement améliorés. Le contrôle de la qualité de l’eau est assuré à partir de 1994 par un laboratoire moderne. Des laboratoires relais et un laboratoire mobile sont également mis en service. L’optimisation de l’exploitation des ressources disponibles et l’augmentation de la production aboutissent à une réduction sensible des coupures d’eau.
Plus de la moitié de la capitale est couverte en installations d’assainissement autonome. Pour faciliter l’accès à l’eau courante d’un nombre plus important de ménages, l’ONEA propose un système de branchement à tempérament. Une campagne de sensibilisation freine le gaspillage de l’eau et l’instauration d’une fiche permet au client de suivre sa consommation.
La croissance retrouvée
Un contrat-plan régissant les rapports entre l’Etat et l’ONEA est adopté fin 1993. Un plan de maintenance et un plan de développement par autofinancement sont élaborés. Afin de réduire encore les charges, l’ONEA recherche de nouvelles sources d’approvisionnements en produis chimiques pour le traitement des eaux. Ces mesures énergiques ont permis à l’Office de renouer avec la croissance financière dès 1992 et de rétablir la confiance des bailleurs de fonds pour poursuivre ses projets d’AEP.
Qu’est ce qu’un cahier des charges ? Le cahier des charges est un document par lequel l’administration détermine, unilatéralement, les conditions auxquelles sont subordonnées la jouissance d’une autorisation ou l’exécution d’un contrat. C’est à travers le cahier des charges que l’Etat confère à l’ONEA le droit d’exploitation du service d’eau et d’assainissement.