Bref historique
L’AEP en Haute-Volta de 1945 à 1970

Création

L’Office national de l’eau et de l’assainissement (ONEA) a été créé par décret n°85/387/CNR/PRES/EAU du 28 juillet 1985 sous la forme d’un Etablissement public de l’Etat à caractère industriel et commercial (EPIC). Il sera transformé en société d’Etat le 2 novembre 1994 (décret N°94-391/PRES/MICM/EAU).

Quelle est l’histoire de l’Approvisionnement en eau potable (AEP) des centres urbains en Haut-Volta puis au Burkina Faso avant l’ONEA actuel ? Quelle était précisément la situation de 1945 (date des premières installations AEP à Bobo) à 1970 (10 ans après les indépendances) ?

Avant 1960 et jusqu’en 1977 (année de la nationalisation), la gestion des systèmes collectifs d’AEP a relevé d’entreprises privées ou à participations privées : Energie AOF (Afrique occidentale française), Société africaine d’eau et d’électricité (SAFELEC), Société voltaïque d’eau et d’électricité (VOLTELEC) et Société nationale des eaux (SNE).

Ouagadougou

Les années 1951-1952 marquent le démarrage des travaux d’AEP de Ouaga avec la construction d’une prise d’eau et d’une station d’exhaure sur le barrage N°3, la pose d’une conduite de refoulement ; cette station comprenait un décanteur accélator et la première station de pompage eau traitée. Différents travaux d’extension du réseau seront réalisés de 1952 à 1956. En 1954, la Haute-Volta a vu naître Energie AOF, première société d’énergie et d’eau.

En 1956, la gestion du service d’eau lui est confiée avec la signature d’une convention de gérance entre cette société et le gouverneur de la colonie de Haute-Volta portant »gérance des services de distribution d’eau des villes de Bobo-Dioulasso et Ouagadougou ». Le réseau s’étendait sur 20 km en 1957.

Avec l’indépendance politique du pays, la SAFELEC fut créée en 1960 pour prendre la relève d’Energie AOF. La VOLTELEC naît le 06 septembre 1968 pour toujours gérer l’eau et l’électricité.

Le 1er janvier 1970, les activités de l’eau et de l’électricité furent séparées avec la création de la SNE, société d’économie mixte au capital de 15 millions de FCFA. La SNE, chargée de la production et de la distribution d’eau dans les centres urbains et semi urbains du pays, avait son siège à Ouaga, Avenue de la gare (actuelle agence Centrale).

Le fait marquant de cette année 1970 est la convention de gérance Etat-SNE entrée en vigueur le 1er janvier 1970 pour les installations AEP des villes de Ouagadougou, Bobo, Koudougou, Ouahigouya, Kaya, Dori et Banfora.

Bobo-Dioulasso

La ville de Bobo est alimentée en eau potable depuis la fin de la 2e guerre mondiale. Les premières installations d’AEP datent, en effet, de 1945 avec la construction de 2 châteaux d’eau de 300 m3 (Gare et Cotonnière) et d’un puits. La construction d’une station de pompage et de traitement à Nasso ainsi que des stations Python et du Tennis est réalisée de 1948 à 1951. Différents travaux d’extension du réseau seront réalisés de 1956 à 1965. Notons que le centre de Banfora a été créé en 1956 sous la gérance communale.
De 1970 à 1990 L’AEP au burkina faso

L’eau, une affaire publique

La politique de l’eau, élaborée en 1976, transfère la gestion de l’eau dans le domaine public. En 1977, la gestion des systèmes collectifs d’AEP est nationalisée avec la création de l’Office national de l’eau (ONE) sous la forme juridique d’un établissement public à caractère industriel et commercial (ordonnance N°77/006/PRES du 23/02/77). Cet office reçoit le monopole de la gestion de toutes entreprises et de toutes les opérations de stockage, de traitement, d’épuration, de transport et de distribution d’eau brute et d’eau potable.

En 1978, un Plan directeur pour la période 1979-2000 a été élaboré pour renforcer les sept premiers centres existants et créer 37 nouveaux autres. L’Office étend ses activités sur tout le territoire national avec cinq directions régionales. Jusqu’en 1970, les tarifs de l’eau étaient différents entre Ouaga et Bobo. Par la suite, ils seront identiques pour tous les centres ONEA, établissant ainsi une péréquation nationale.

L’assainissement en plus

Le décret du 26 avril 1977 portant statut de l’ONE indique également qu’il avait pour objet la réalisation des programmes de traitement des eaux usées en vue de leur recyclage dans les circuits de distribution.

Le 10 octobre 1984, le ministère de l’eau est réorganisé et les activités de l’ONE sont étendues à l’assainissement. Cela se justifiait par les problèmes de pollution et d’assainissement liés à l’accroissement de la consommation d’eau dans les villes et au manque d’infrastructures adéquates.

L’Office national de l’eau et de l’assainissement (ONEA) a ainsi été crée le 22 juillet 1985 (décret 85/387/CNR/PRES/EAU). Cela fera donc exactement 18 ans le 22 juillet prochain.

1990: la restructuration de l’ONEA

La croissance retrouvée

D’autres mesures à long terme sont mises en œuvre, à commencer par l’application d’un Schéma directeur organisationnel et informatique (SDOI) dont la première phase a été achevée en 1994. L’introduction du nouvel organigramme en 1993, avec la création d’une direction de l’exploitation et d’une direction des ressources humaines, a abouti à un audit social. L’ensemble du personnel a été évalué et des mesures sociales prises. Le nombre d’employés est ainsi passé de 670 en 1991 à 570 en 1995.

Un contrat-plan régissant les rapports entre l’Etat et l’ONEA est adopté fin 1993. Un plan de maintenance et un plan de développement par autofinancement sont élaborés. Afin de réduire encore les charges, l’ONEA recherche de nouvelles sources d’approvisionnements en produis chimiques pour le traitement des eaux. Ces mesures énergiques ont permis à l’Office de renouer avec la croissance financière dès 1992 et de rétablir la confiance des bailleurs de fonds pour poursuivre ses projets d’AEP.

17/09/2003: Adoption du cahier des charges de l’ONEA